Tour de France 2019 : Des larmes dans le Champagne

Certains événements sportifs dépassent le simple contexte de compétition sportive, grâce à leurs histoires, leurs scénarios ou encore leurs protagonistes, mais surtout grâce aux émotions qu’ils procurent.
L’édition 2019 du Tour de France est assurément de ceux qui marquent et dont, nous spectateurs, nous nous souviendrons longtemps encore.

Les spectateurs et supporters français que nous avons été durant ces 3 semaines ne peuvent nier cela.
Lorsque nous nous installons devant notre écran, dans un stade ou sur le bord d’une route, nous recherchons, certes, le spectacle, mais surtout le partage des émotions que peuvent-nous procurer de tels événements.

Moins d’une semaine après la fin de ces trois semaines qui ont agité le cyclisme mondial, mais surtout hexagonal, nous sommes tous dans une sorte de mélancolie déprimante trouvant que chaque après-midi manque de saveur.

Nous avons tous envie de nous replonger à Bruxelles lors du grand départ, et voir le valeureux Stéphane Rossetto inconnu du grand public tenter l’impossible à 60 kilomètres de l’arrivée.
C’était si beau lorsque Julian apporta les premières joies françaises lors de son attaque incisive sur les routes champenoises. Résultat ? Victoire d’étape couplée du maillot jaune CHAMPAGNE !.
Trois jours plus tard, qu’elle fut dure cette montée de la Planche de Belles Filles, c’était beau, respect messieurs.
Ensuite venu Saint-Etienne, ah Sainté, terre de football mais patrie du vélo vit se dresser devant elle deux immenses champions lorsque Thibaut Pinot sorti dans la roue de notre Julian national et qu’ils furent les derniers kilomètres roues dans roues. L’un pour aller récupérer sa tunique dorée perdu sur les pentes vosgiennes, l’autre pour envoyer un message à ses adversaires au classement général.
Puis vint Albi, les premières gouttes d’eau, la rage de Thibaut Pinot, qui fut aussi la nôtre lorsqu’il perdit 1’40’’ sur une maudite bordure entreprise par… Julian Alaphilippe.

Veille de Pyrénées, est apparu sur la route de nos héros ce que tout cycliste français redoute depuis de nombreuses années, la bataille du chrono.
Oui mais voilà, Pinot, avec les jambes de sa vie réussi un chrono quasi-parfait à seulement 35 secondes de G. Thomas, grand favori.
Nous n’étions pas au bout de nos surprises, lorsque le maillot jaune du Tour fendait la route et allait remporter une nouvelle étape de ce Tour à la surprise générale. CHAMPAGNE ! (bis)

Alors que la route s’élevait sous les roues des coureurs, notre espoir de voir un français en jaune à Paris l’imitait.  Ce ne sont pas les deux étapes pyrénéennes qui feront redescendre cet espoir. Pinot vainqueur devant Julian au Tourmalet, puis éliminant les favoris un a un sur les pentes de Foix. Cet immense bonheur procuré par nos deux champions contrastait avec la compassion que nous éprouvions avec un de leurs homologues : Romain Bardet, une fois n’est pas coutume, en perdition sur les routes du sud-ouest.

En cette fin de deuxième semaine, nous rêvions de champagne sur les Champs, seulement, quelques jours plus tard, alors que rien n’était établi et que Julian était toujours en jaune. Nous vîmes Thibaut Pinot en pleures sur son vélo, nous avions envie de le serrer dans nos bras et de lui montrer tout notre amour pour le consoler lorsqu’il montait dans sa voiture. Quelques heures plus tard Julian Alaphilippe, non sans résistance,  laissait son maillot jaune au futur vainqueur de ce Tour dans une étape qui restera mythique par son épilogue annulé pour cause de violents orages.

Des coups d’éclats de Julian aux larmes de Thibaut, nous retiendrons de ce Tour 2019 qu’il nous aura transportés par toutes les émotions.
Même si cela fait maintenant bientôt 35 ans que nous attendons une victoire française sur la Grande Boucle, ce millésime 2019 aura été le plus intense émotionnellement et le plus beau sportivement depuis de nombreuses années.