Lieu incontournable de la capitale de la gastronomie française, le Stade Gerland a su au fil des années s’imposer comme l’un des endroits les plus importants du sport français. Si son histoire l’a mis de côté vis-à-vis de la ville de Lyon à certains moments, il a toujours su renaître de ses cendres pour continuer d’exister. Et si l’on mettait en lumière l’histoire de ce lieu culte du sport français ?
Durant les années 1910, l’idée d’un stade à l’échelle lyonnaise émerge alors que les clubs lyonnais progressent à vue d’oeil à l’échelle nationale. Le FC Lyon, le LOU et le Lyon Olympique déménagent d’enceintes en enceintes. Les politiques réformatrices à l’échelle européenne promeuvent le sport, et les investisseurs privés sont de plus en plus nombreux à investir dans les stades ou dans les vélodromes.
Le projet d’un stade dans le quartier de Gerland est lancé en 1913. Dans un premier temps, son objectif est de permettre le développement de la pratique du sport, alors même que se déroulait en son sein l’Exposition Internationale Urbaine. De son côté, le maire de l’époque, Edouard Herriot, souhaite faire de Lyon un modèle de « capitale » au niveau de l’éducation physique et sportive.
L’influence de Tony Garnier dans le quartier de Gerland
La réalisation du Stade Gerland est donc confiée à l’architecte Tony Garnier. Pionnier dans son domaine, il souhaite compartimenter les quartiers et les cantonner à leurs simples fonctions. C’est ainsi qu’il va se consacrer à sa ville natale, Lyon, en s’inspirant des travaux du Corbusier. C’est la naissance du quartier de Gerland, qu’il va doter d’une grande Halle (qui porte aujourd’hui son nom), d’un hôpital, et du Stade des Sports Athlétiques.
Désormais né au niveau des plans, les premières pièces du stade sont posées en décembre 1913. Les travaux seront ralentis suite à la guerre et quelques centaines de prisonniers allemands viendront prêter main forte à la construction. L’enceinte devient ainsi opérationnelle en 1919, mais il faudra attendre mai 1926 pour l’inauguration de cette enceinte de 35 000 places. Tout cela se déroule en grandes pompes, et de nombreux ministres sont conviés.
Un rayonnement international pour le Stade Gerland
À son ouverture, le Stade Gerland semble davantage prédestiné au rugby, qui a le vent en poupe à l’époque. Le football lyonnais peine à se développer, mais au fur et à mesure, poussé par un public sensible à ce sport, l’OL se construit et décroche une exploitation exclusive du stade. Les joueurs du LOU, eux, déménagent sur la pelouse des Iris.
Le stade à inspiration antique se transforme et des projets envisagent même de le transformer en un stade olympique pour la candidature de Lyon aux J.O. de 1968. Le 9 septembre 1980, le stade connaît son record d’affluence à l’occasion d’un derby contre Saint-Étienne : 48 552 spectateurs !
Malgré tout, le Stade Gerland continuera d’évoluer successivement pour l’Euro 1984 et la Coupe du Monde 2018. Deux nouvelles tribunes en virages sont construites et l’OL marque l’histoire sur la pelouse d’un quartier désormais célèbre dans toute l’Europe. Au rythme des épopées, les gones en font leur véritable jardin.
Dans l’histoire de l’enceinte, on retiendra la réception de nombreux évènements d’envergure dans le sport mais aussi dans la musique : Euro 1984, Coupe du monde 1998, finale de la Coupe d’Europe des clubs vainqueurs de coupe 1986, Coupe du monde de rugby 2007 ou encore des concerts de Michael Jackson, des Rolling Stones ou de Johny Halliday. Pour l’anecdote, la Coupe du monde 1938 était censée être la première compétition majeure organisée à Gerland avec l’organisation d’un huitième de finale. Malheureusement pour le public Lyonnais, le match n’eut finalement pas lieu à cause du forfait de l’Autriche contre la Suède…
Désormais renommé en Matmut Stadium, Gerland est aujourd’hui occupé par les joueurs du LOU Rugby, comme un clin d’œil au passé. Tandis que l’OL a déménagé dans un nouveau stade dernier cri, le Groupama Stadium. L’œuvre de Tony Garnier accueille des matchs de Top 14, et parfois de plus grandes affiches délocalisées. Sa capacité a été réduite à 30 000 places afin que le sport ne se perde pas dans cet antre mythique.