Denis Gargaud

Crédit photo : Armelle Courtois

ITW le Sport et Moi – Denis Gargaud

Champion olympique en 2016 à Rio, Denis Gargaud nous a fait le plaisir de répondre à notre interview le Sport et Moi. Affecté après sa non-sélection pour les derniers Jeux olympiques, le Marseillais espère finir sa carrière de la plus belle des manières aux Jeux de Paris 2024 !

1.  Pour commencer, pourrais-tu te présenter brièvement ? 

Je m’appelle Denis Gargaud, je suis sportif professionnel et pratique le slalom en canoë, une des disciplines olympiques de la fédération française de canoë kayak et sports de pagaie. J’ai grandi à Marseille où je suis licencié au sein du club de Marseille Mazargues Canoë Kayak. Je vis avec ma famille à Pau et j’ai bientôt 35 ans. Je possède plusieurs titres dont ceux de champion olympique, du monde et d’Europe. Et je repars sur une olympiade en vue de PARIS 2024.

2.  Pourquoi avoir choisi ce sport et pas un autre ?

Grâce à mon cousin qui m’y a initié au cours de l’été 1999 et dont les parents lui avaient donné le virus en tant que champions de France de C2 mixte en descente. J’ai tout de suite aimé et ai demandé à mes parents de m’inscrire dans un club dès la rentrée. J’ai de suite voulu débuter directement en canoë et non en kayak (nb : pour les néophytes, le slalom se pratique soit en canoë, soit en kayak et la différence entre les deux est la position du rameur : en canoë, le rameur est à genoux et les jambes pliées en arrière et en kayak comme le champion Boris Neveu, le rameur est assis avec les jambes allongées) comme on le propose souvent sur les premières années.

3.  Justement, si tu avais dû choisir un autre sport, ce serait lequel ?

Je n’en sais rien, cela dépend des moments. Avant de faire du canoë, j’ai débuté par le judo puis j’ai joué au football au SO Septèmes, club très connu grâce à Zinédine Zidane. Je me souviens ou du moins je pensais que je n’étais pas mauvais mais les versions diffèrent.

4. Quel est ton premier souvenir de sport ?

Personnellement, gamin, dans la rue avec un ballon à Marseille. Plus généralement dans le sport, si je reste dans le canoë kayak mais c’était en 1996 lors des Jeux olympiques, j’étais à la FNAC et le canoë kayak slalom passait sur les écrans des TV du magasin et c’était Myriam Jerusalmi-Fox qui concourrait et remportait une médaille de Bronze. Sinon, sans hésiter, mon vrai premier souvenir c’est le titre européen de l’OM en 1993 : je n’étais pas au stade et je n’ai pas vu le match mais toute la ville était dehors après et je me souviens de cette fête et liesse dans les rues.

5. Quels sont tes meilleurs et pires souvenirs liés à ta carrière sportive ? 

Mon meilleur souvenir, c’est clairement mon titre olympique à Rio en 2016 : c’est le graal pour un sportif et cela restera gravé à jamais. C’est la récompense d’années d’efforts et on sait dans notre discipline comment les places sont chères pour y participer. Tous sportifs de haut niveau en rêvent et c’est pour cela que je me lance encore dans une nouvelle olympiade d’autant plus à la maison.

Mon pire … je n’arrive même pas à le dire tellement c’est encore douloureux ! Mais si mon meilleur souvenir reste ma médaille olympique de Rio et ma participation aux Jeux…

C’est donc ta non-qualification pour les derniers Jeux de Tokyo ? Comment as-tu fait pour retrouver l’envie après cette grosse désillusion ?

Ce n’est pas une désillusion… Une désillusion, c’est quand tu ne peux t’en prendre qu’à toi-même ! Et cela n’est pas le cas ; je me suis exprimé beaucoup sur cette douleur et pourquoi je ne digérais pas. Mais l’envie, je ne l’ai jamais perdue ; je l’ai toujours conservée et je n’ai pas arrêté de m’entrainer et de faire des compétitions même si cela a été difficile. Je remporte d’ailleurs le titre de champion d’Europe en mai 2021. Et j’ai encore envie de remporter le plus de titres possibles jusqu’à Paris 2024.

6. Si tu devais être un/e autre sportif/ve sportif tricolore, qui choisirais-tu et pourquoi ?

Je dis souvent Zinedine Zidane : pas uniquement pour le lien avec Marseille et le club de foot où j’ai été licencié comme dit précédemment mais surtout car il m’a beaucoup inspiré.

C’est un grand sportif qui a un très beau palmarès et qui a réussi. Il a aussi fait des erreurs. Il est pour moi un grand exemple de vie pour tout ce qu’il a accompli. Il a grandi à 2 km de chez moi dans des conditions bien plus difficiles que moi et c’est magnifique ce qu’il a réussi à faire et fait encore !

7. Justement, plus jeune, qui était ton idole, ton exemple

La même réponse que celle avant, Zinédine Zidane.

8. De quel/le sportif/ve tricolore es-tu le plus proche ? Une anecdote sur elle/lui?

Je suis très proche de Myriam Jerusalmi-Fox, kayakiste française, qui est l’autre médaillée olympique de mon club Marseille Mazargues canoë kayak. Je l’ai côtoyée dès mes débuts en canoë kayak au club. Je connais toute la famille dont Jessica Fox, la star féminine du slalom. Nous sommes restés en contact avec Myriam. Elle me connait très bien.

Une anecdote sur elle ? 

C’est plutôt une anecdote commune de début de rencontre. Le jour de mes débuts au Marseille Mazargues Canoë Kayak, elle était présente, avec son mari Richard (quintuple champion du monde avec la Grande-Bretagne), et leurs deux filles Jessica (vice-championne olympique en K1 à Londres 2012) et Noémie. Ma tante Cathy m’avait dit d’aller la voir et lui dire que j’étais son neveu. C’était le début d’une amitié.

9. Par équité, peux-tu nous livrer une anecdote personnelle ?

Alors, ce n’est pas vraiment une anecdote personnelle mais je parlerai plutôt de mon actualité sportive. Je me relance sur ses 3 années à venir avec en vue Paris 2024 et un maximum de compétitions et de plaisir. Sur ma pratique, j’ai changé ma technique et ma prise de pagaie. Je teste cette technique déjà depuis plus d’un an et me lance ici un véritable challenge pour continuer encore à progresser. Je cherche à être encore plus performant en étant aussi fort du côté gauche que droite. Cette technique est très peu utilisée par les hommes et cela serait long de tout expliquer mais c’est un véritable défi de tout réapprendre et j’aime les défis. Je vais donc aussi me tester sur les prochaines échéances internationales. Désolée, ce n’est pas trop personnel mais important pour moi !

10. Pour finir, que pouvons-nous te souhaiter pour l’avenir ?

En lien aussi avec ce que je viens de dire au-dessus, c’est d’arriver à faire une manche de slalom parfaite ! Ça va être dur !!! Je vais débuter par les championnats d’Europe fin mai où j’arrive avec mon titre de 2021. Puis 5 étapes de Coupe du monde dont une à Pau en France entrecoupée par un Championnat du Monde en juillet en Allemagne.  Donc vous pouvez me souhaiter de faire le maximum de manches parfaites !

Question bonus : Quel est le programme jusqu’à Paris 2024 qui sera sûrement le dernier gros objectif majeur de ta carrière ?

De continuer à bosser dur pour essayer de faire cette manche parfaite au bon moment ! J’ai ça en tête tous les jours ! En 2022, comme dit précédemment, j’ai un programme déjà bien complet mais l’année 2023 sera également aussi remplie et surtout décisive pour les Jeux de PARIS 2024 avec les qualifications.

Programme 2022 de Denis Gargaud :

  • 21 au 29 mai : Championnats d’Europe à Mikulas (Slovaquie)
  • 6 au 12 juin : Coupe du Monde 1 à Prague (République tchèque)
  • 13 au 19 juin : Coupe du Monde 2 à Cracovie (Pologne)
  • 20 au 26 juin : Coupe du Monde 3 à Tacen (Slovaquie)
  • 28 juin : réunion du comité de sélection pour la 2e partie du calendrier international
  • 24 au 31 juillet : Championnats du Monde à Augsbourg (Allemagne)
  • 22 au 28 août : Coupe du Monde 4 à Pau (France)
  • 29 aout au 4 septembre : Coupe du Monde 5 à Seu de Urgell (Espagne)