Sofiane Oumiha vit une année 2023 parfaite pour le moment. Après sa médaille d’or aux Jeux Européens, il vient de se qualifier pour les Jeux Olympiques de Paris 2024. À un an de cette échéance à domicile, le boxeur toulousain nous a accordé un entretien d’une quinzaine de minutes. L’occasion pour lui d’évoquer, avec détente et sérieux, son passé et son futur !
Pour commencer, Sofiane Oumiha, comment peut-on te présenter autrement qu’en évoquant ton superbe parcours jusqu’à présent… Deux titres de champion du monde, une médaille d’argent aux Jeux de Rio, et une récente médaille d’or aux Jeux Européens il y a peu de temps… C’est un sacré palmarès ?
C’est historique et magnifique effectivement. Maintenant, comment me présenter ? De façon simple, on va dire… Comme un garçon qui fait le travail dans son coin et sur le ring.
Justement, arrives-tu à prendre du recul par rapport à tes performances ?
Je prends toujours du recul. Après, c’est plus facile à dire qu’à faire. C’est toujours des remises en question, de se demander quoi faire pour progresser. Si tu te reposes sur tes lauriers, les gens te passent devant, surtout lorsque tu prends de l’âge. La boxe est un sport exigeant et difficile !
La boxe est un sport très difficile. Pourquoi avoir choisi ce sport et pas un autre ?
Parce que je suis rentré dedans depuis tout petit. Je faisais du rugby en parallèle et je voyais que j’enchaînais les combats dans le même temps. Donc cela a commencé comme ça. D’autant plus que, plus jeune, je me suis laissé porter par les choses pour en arriver là aujourd’hui.
Si tu avais dû choisir un autre sport, quel aurait été ce sport ?
Sans hésitation, oui, le rugby !
À quel poste ?
(rires) Arrière !
« Les Jeux Olympiques à la maison ? Ça va être que du kiff «
Au-delà du rugby et de la boxe, quel est ton premier souvenir de sport ?
Je regardais beaucoup un coureur marocain, qui m’a fait rêver. Il s’appelait Hicham El Guerrouj. Il a notamment fait un doublé aux Jeux Olympiques d’Athènes, et j’adorais le regarder à la télévision. Ses courses étaient folles.
Quels sont tes meilleurs et tes pires souvenirs en carrière ?
Pour les pires, je dirais les Jeux Olympiques de Tokyo 2020 et les championnats d’Europe où je ne remporte pas de médaille. Rio me fait passer de l’ombre à la lumière grâce à ma médaille, et ce sont mes premières olympiades. Mais sportivement, je fais médaille d’argent, donc ce n’est pas un très bon souvenir. Je préfère mes médailles d’or aux championnats du monde.
Par rapport aux JO, tu viens de décrocher ton ticket aux côtés de Billal Bennama (-51kg). Comment prépare-t-on les Jeux de Paris 2024, surtout lorsque l’on vient de changer de catégorie (-63,5kg) ?
J’ai déjà participé à quelques compétitions en moins de 63,5 kg. Ça ne va pas changer grand-chose, et je vais partir sur le même type de préparation, pour ne pas changer ce que je sais faire. Je vais essayer de prendre un peu plus de masse musculaire, mais c’est tout.
Une échéance comme celle-ci, à la maison, est-elle source de pression ou justement de motivation ?
Il y a toujours une pression avant de monter sur le ring. Mais ces JO à la maison vont être que du plaisir. Cela va être mes troisièmes olympiades, jamais deux sans trois comme on dit. Ça va être que du « kiff ». J’ai dû attendre le troisième championnat du monde pour remporter ma première médaille, donc pour la troisième olympiade… Devant la famille et les amis, ça ne pourra qu’être bien.
Si tu devais être un.e autre sportif.ve tricolore, qui et pourquoi ?
Je ne sais pas qui, mais je dirai un joueur de rugby. Pas Antoine Dupont, car il est demi-de-mêlée. Mais un rugbyman me paraît être une bonne chose.
Sofiane Oumiha : « J’ai assisté à la naissance de mon fils en FaceTime depuis le Japon »
Et cette coupe du monde 2023, organisée en France, tu la sens bien pour les bleus ?
Évidemment. Puis surtout en tant que Toulousain, je suis très fier. Une coupe du monde à la maison, ce n’est jamais rien. Il va y avoir deux gros évènements en moins d’un an. Donc on espère que les bleus vont ramener la coupe à la maison comme on dit.
Es-tu proche d’autres sportifs tricolores ?
Pour être honnête, non. Je m’entends bien avec tout le monde, mais sans plus. Après, j’ai des contacts avec des joueurs de rugby, comme ça bouge beaucoup à Toulouse. J’échange avec les joueurs du Stade Toulousain. Lorsqu’ils gagnent ou que je gagne, on s’échange quelques messages. C’est la preuve que le sport rassemble. On se pousse mutuellement, et on se motive.
As-tu une petite anecdote personnelle à nous livrer, comme il est de tradition ici ?
Alors, je ne sais pas si c’est drôle, mais j’ai assisté lors des Jeux Olympiques de Tokyo à la naissance de mon fils en FaceTime. C’est très peu commun (rires). Plus tard, on lui racontera tout cela. Il était très tard au Japon avec le décalage. Et suite à ça, sur son prénom, on a mis un accent circonflexe sur le « a » pour rappeler le Japon.
Que peut-on souhaiter à Sofiane Oumiha pour l’avenir ?
Un titre olympique évidemment. Mais surtout la santé, et que ma famille se porte bien. Le titre viendra avec du travail. Mais en tout cas, j’espère que 2024 sera aussi bien que 2023. Car cette saison est très bonne pour l’instant, donc à à moi de bien terminer l’année, et de continuer la saison prochaine. En tout cas, en étant déjà qualifié, je vais pouvoir préparer sereinement les choses, et partir en vacances la tête reposée avant d’attaquer toute la préparation.