Siraba Dembélé Pavlovic

Crédit : Catherine Steenkeste

ITW LE SPORT ET MOI – Siraba DEMBELE

Siraba Dembélé-Pavlovic, ancienne capitaine de l’équipe de France, 296 sélections, championne du Monde, d’Europe, vice-championne olympique et toute jeune retraitée, nous a fait le plaisir de répondre à notre ITW Le Sport et Moi.

Pour commencer, pourrais-tu te présenter brièvement ? 

Je suis Siraba Dembélé, j’ai 37 ans et parce qu’il faut le dire au passé depuis peu, je suis une ancienne handballeuse professionnelle, et j’ai joué mon dernier match avec mon club le 2 juin dernier.

Pourquoi avoir choisi ce sport et pas un autre ?

Ce fut vraiment un hasard car j’ai grandi dans un petit village qui s’appelle Saint-Lubin-des-Joncherets où il proposait des sessions d’essai de Handball et j’ai simplement accompagné ma sœur qui souhaitait faire un essai. Je me suis retrouvée à m’inscrire avec elle. Elle a arrêté, moi j’ai continué et je n’ai plus jamais quitté les terrains de handball. Ce fut vraiment un concours de circonstance au départ parce qu’il manquait quelqu’un.

Justement, si tu avais dû choisir un autre sport, ce serait lequel ?

Je pense que j’aurais fait de l’athlétisme car j’en ai fait un peu après. Je faisais du 100m et du lancer de poids, je pense que c’est ce que j’aurais fait, un sport avec de l’explosivité.

Quel est ton premier souvenir de sport ?

En tant que spectatrice, c’est lorsque j’ai vu du Handball féminin à la télé pour la finale du mondial en 2003. C’était la 1ère fois que je voyais ça sur une chaîne nationale publique (les Filles avaient déjà été diffusées en 1999), c’était une découverte avec des filles qui faisaient le même sport que moi.

En tant que sportive, c’est mon arrivée dans un club professionnel, j’étais jeune, je venais de signer pro, c’est le début de mon aventure à Mérignac.

Quels sont tes meilleurs et pires souvenirs liés à ta carrière sportive ?

Mon meilleur, c’est le quart de finale contre l’Espagne aux JO de  Rio, nous n’avions marqué que 5 buts en première mi-temps, on perdait de 7 buts à 10 minutes de la fin. Le souvenir que j’ai de ce match c’est que nous avions créé une équipe, nous n’avions pas besoin de nous parler, on se regardait et on y a cru jusqu’au bout.

On a dégagé un esprit de combativité qui reste mémorable par rapport à ce que l’on a vécu comme joueuse et humainement.

Mon pire, c’est toujours aux JO, lors du quart de Finale à Londres contre le Monténégro car nous avions fait une super compétition en jouant notre meilleur Handball depuis un moment et ça n’a pas suffi. Ce fut très difficile à surmonter pour moi car je pense que nous méritions mieux.

En revanche, ma blessure est une déception car je passe à côté de beaucoup de choses mais ce n’est pas mon pire souvenir.

Si tu devais être un/e autre sportif/ve sportif tricolore, qui choisirais-tu et pourquoi ?

Ce serait Clarisse Agbegnenou, c’est un bel exemple de sportive, j’aime ce qu’elle dégage et son état d’esprit. 

Justement, plus jeune, qui était ton idole, ton exemple ?

Je n’avais pas vraiment d’idole. Quand j’ai commencé le Handball, je ne savais pas que l’on pouvait en faire son métier. Je regardais le sport un petit peu sans vraiment le suivre, je vivais ma vie. 

Même s’il reste encore des progrès à faire, j’ai pu voir l’évolution de la professionnalisation par rapport à lorsque j’ai commencé. En termes de structures c’est vraiment différent.

De quel/le sportif/ve tricolore es-tu le plus proche ? Une anecdote sur elle/lui?

Il y a plein de sportives dont je suis proche, par exemple, Marie-Paule Gnabouyou, Amandine Leynaud ou Nina Kanto

J’ai une anecdote collective pour elles et moi, lorsque nous avons fait une sortie en canoë pour un stage de préparation. Moi j’étais flippée et c’est Nina qui me retenait pour ne pas que je tombe dans l’eau.

Pour finir, que pouvons-nous te souhaiter pour l’avenir ?

On peut me souhaiter d’être aussi épanouie que durant ma carrière même si l’excitation ne sera pas la même. Le but est de trouver quelque chose qui me fera vibrer autant que le Handball.

Je souhaite également accompagner les futurs champions Français par le conseil par rapport à la performance et sur le mode de vie du sportif. J’ai passé mon examen d’agent et monté ma société de conseils Rise Up afin d’aider au maximum. On commence le sport professionnel lorsque l’on a la vingtaine et finir sa carrière sans avoir de regrets en étant bien dans sa peau, en sachant dans quoi on va se reconvertir.

L’objectif qui me tient à cœur et qui m’anime, c’est que nos sportifs soient bien entourés durant leur carrière.