Pourquoi est-il si complexe de trouver un maillot 2 étoiles de l’EDF ?

Depuis le sacre des Bleus à la Coupe du Monde en Russie, il est étonnement très complexe de se fournir le fameux maillot aux deux étoiles, synonyme de deuxième sacre mondiale. À l’approche des fêtes de fin d’année, ce constat soulève l’incompréhension des très nombreux intéressés. 

 

Cinq mois après la victoire des Bleus au Mondial russe, les tuniques fabriquées par Nike ne sont toujours pas disponibles en boutique ni en ligne. Annoncés pour mi-août, puis courant septembre, les maillots se font encore attendre. Un choix stratégique ou une mauvaise gestion ?

 

L’agacement de la FFF

Mi-août, Nike a commercialisé 30.000 exemplaires immédiatement pris d’assaut et depuis, plus rien. Sur les sites de la FFF et de Nike, les tuniques sont toujours en rupture de stock. La boutique en ligne de la FFF affiche une disponibilité au 20 décembre pour les maillots en taille S et XL. Elle passe au 30 mars 2019 pour les tailles M, L, XL. Des dates très lointaines qui questionnent…

Agacé par la situation, le président de la FFFNoël Le Graët a affirmé qu’une petite quantité de maillots allait être mise en vente à partir du 15 ou du 16 décembre. On parle d’un peu plus de 2000 pièces, une quantité minime.

« J’aurais préféré qu’il y ait des maillots partout, éviter de répondre sans arrêt aux questions sur pourquoi ils sont en retard, mais enfin ce n’est pas un énorme problème (…) C’est gênant pour les gamins qui les voulaient pour les cadeaux de Noël, ceci dit il y en aura beaucoup prochainement »

 

La dépendance Nike 

Partenaire principal de la FFF, Nike rémunère chaque année 38 M€ minimum pour équiper les différentes équipes rattachées à la FFF. En plus de ce montant, Nike fournira pour 7,5 M€ de matériel ainsi que 5 M€ dédiés au développement du football amateur.

Dépendante de son partenariat avec le géant américain, la FFF ne peut apparemment pas se permettre de pester contre la gestion des livraisons et se trouve contrainte d’accepter la situation.

« Cette situation me déçoit et m’agace. Le délai est long, leurs usines, qui sont mondiales, livrent le monde entier et sans doute des commandes étaient déjà passées. On devrait être prioritaire, mais on reste évidemment en très bon termes car ils (Nike) font tellement de choses qu’on ne va pas prendre le risque d’un conflit. »

Même pour Nike, livrer suffisamment de maillots pour le marché français n’est pas une tâche facile. Vincent Chaudel, expert en marketing sportif, justifie ces délais d’attente :

« Il y avait mécaniquement un temps de production pour reproduire les maillots et il y a ensuite le temps de l’expédition. La production se fait en Asie et la livraison est effectuée par bateaux. On peut aisément comprendre ces délais »

Dernière hypothèse imaginée par Luc Arrondel, co-auteur du livre ‘L’Argent du football’, paru récemment, Nike « cherche peut-être à écouler ses stocks de maillots à une étoile avant d’inonder le marché avec le nouveau ».