Source : FFR

Le sport français à l’heure des nouveaux enjeux sociétaux

À un moment de notre histoire où la société semble en pleine mutation, le sport français doit, lui aussi, se réinventer et s’adapter aux nouveaux enjeux sociétaux. Cet engagement devient progressivement l’un des plus gros dossier que les clubs et fédérations en France aient eu à traiter. Et si l’origine de celui-ci ne date pas d’hier, il semble pourtant avoir le vent en poupe désormais.

Le sport français tente de s’adapter aux nouveaux enjeux sociétaux de notre société, à l’heure où celle-ci évolue à vue d’œil. Et cette mutation peut passer par de nombreux axes de travail, mais tous regroupés au travers de trois lettres : RSE. La responsabilité sociétale des entreprises, concept théorisé dans les années 50, prône la mise en place d’actions – au-delà des obligations juridiques – à l’égard de la société et de l’environnement.

Cette démarche, appliquée au sport, permet à tout club, toute fédération, d’avoir une démarche volontariste menée directement auprès de la société. Cela peut passer par la mise en place d’actions internes en faveur des salariés, mais aussi externes, en faveur de l’environnement. En France, de nombreux clubs ont aujourd’hui un responsable RSE chargé de mettre en place ces politiques. Mais finalement, cela se répercute sur tout le sport français. Une plutôt bonne nouvelle !

Les fondations, fer de lance de l’action sociale des clubs

« ASM SOS », « OL Fondation », « Hand’Solidaire », « Fondaction »… Les clubs et fédérations en France mènent aujourd’hui presque tous une politique sociale en lien avec une fondation interne, ou par un lien avec une association déjà existante. Ce qui leur permet de soutenir différentes causes, majoritairement en lien avec la santé, l’emploi et l’insertion sociale, en favorisant l’égalité des chances.

Depuis la création des fondations annexes aux clubs sportifs en France, un important réseau a commencé à se constituer dans notre pays avec un objectif majeur : donner de l’émotion et de l’espoir par le sport. Désormais, elles attirent les convoitises en matière de dotation, par les mécènes, mais aussi le grand public. Finalement, les fondations ont une capacité fédératrice à mobiliser les dons en provenance du public et du privé à la fois. 

En 2019, 97% des clubs de football avaient indirectement participé à des actions RSE, évaluées à 77 milliards d’euros, et à 3.000 actions sociétales. Aujourd’hui, ce chiffre ne cesse de croître, et le football est rejoint au fil du temps par d’autres clubs de handball, de rugby, ou encore de volley…

L’empreinte écologique, un nouvel enjeu dans l’ère du temps

À l’heure où la sobriété énergétique et où le dérèglement climatique sont au cœur de nos priorités, les clubs et fédérations françaises sont, eux aussi, pointés du doigt. En première ligne, ces derniers se doivent de trouver des solutions respectueuses de l’environnement. Ce qui implique donc plusieurs volets d’action, comme la gestion des transports et des déchets, la consommation d’énergie ou encore la biodiversité. Une volonté pas toujours facile à mettre en place, notamment pour les clubs n’étant pas propriétaires de leur stade, c’est-à-dire une large majorité tout de même.

D’autres ont en revanche bien négocié ce virage vers un impact sociétal moindre. C’est par exemple le cas de l’OL, qui semble se diriger tout droit vers l’indépendance énergétique, grâce à des panneaux solaires sur son parking et à des équipements récents. Le Stade de France a aussi pris ce virage récemment en rénovant tout son éclairage. 

Sont aussi remis en cause les déplacements des sportifs français, particulièrement à cause de l’avion. En témoignent les récentes polémiques concernant le Paris-Saint-Germain. Mais est-il réellement envisageable pour un club de se déplacer en transport en commun avec toutes les problématiques de sécurité et d’horaires que confère une telle organisation. L’avenir nous le dira probablement, et des négociations seraient en cours.

Un point de satisfaction réside en revanche du côté des transports, puisqu’un grand nombre de clubs mettent aujourd’hui en avant le covoiturage ou les transports en commun. Avec la plateforme StadiumGo en fer de lance, les clubs avantagent celles et ceux qui tentent de limiter leur empreinte carbone pour aller au stade. Et désormais, les grandes enceintes sont toujours construites en relation avec un axe de déplacement, nouveau ou préexistant, afin de permettre au plus grand nombre d’emprunter les transports en commun.

La proximité avec le territoire : vers un retour en arrière ?

Si la volonté du sport français a souvent été une diffusion vers l’international, un retour en arrière paraîtrait aujourd’hui envisageable. Le sport français manifeste ces derniers temps une réelle volonté de développement à l’échelle locale, et ce grâce à plusieurs volets d’action : l’identité et le recrutement.

D’une part, les clubs recrutent à nouveau dans les régions, ce qui était moins le cas ces dernières années. Les centres de formation à l’étranger ne paraissent plus aussi pertinents qu’avant. Un choix peut être aussi lié à l’amélioration de la qualité de nos championnats en France. D’autre part, le sport français, boosté par l’organisation des Jeux Olympiques de Paris 2024, a développé un important réseau d’infrastructures en province. Du gymnase au stade de village, c’est tout un pan de la société qui a bénéficié d’un coup d’accélérateur grâce à l’olympisme.

De bon augure à un moment de l’histoire où la société doit se réinventer. Le sport français a sans aucun doute pris conscience de ces nouveaux enjeux sociétaux. Un appui juridique pourrait d’ailleurs stabiliser tous ces engagements à l’avenir, notamment en matière de pollution ou de développement énergétique. Quoi qu’il en soit, les solutions envisageables sont nombreuses, et cela passe par un soutien des clubs et des fédérations à l’ensemble de la société.