ITW le Sport et Moi – Ayodélé Ikuesan

Sprinteuse membre de l’équipe de France depuis 2007, Ayodélé Ikuesan nous a fait le plaisir de répondre à notre interview Le Sport et Moi.

1. Pour commencer, pourrais-tu te présenter brièvement ?

Ayodélé IKUESAN, athlète olympique spécialiste du sprint et du relais 4×100 mètres, 2 olympiades, 5 championnats du monde, 1 médaille européenne, 3 médailles dont 1 en or aux Jeux de la Francophonie, 2 médailles dont 1 en or aux jeux Méditerranéens.

En parallèle, je suis consultante en entreprise, membre de la Commission des Athlètes de Haut Niveau au Comité Olympique Français et engagée dans les élections municipales de Paris 18ème.

2. Pourquoi avoir choisi ce sport et pas un autre ?

J’ai commencé par le basket et le volley surtout parce que dans le quartier de Marcadet-Poissonniers dans le 18e arrondissement de Paris, où je vivais, il y avait un gymnase (Doudeauville) proche de la maison et l’UNSS de mon collège ne proposait pas de section Athlétisme.
Ensuite, nous avons déménagé vers la porte de St Ouen toujours dans le 18e, mon frère allait dans le collège Hector Berlioz en face du club Championnet Sports et on avait le stade Jesse Owen (Ex Championnet) à quelques minutes à pied.
J’ai toujours aimé courir et j’adorais courir dans la cour de récréation en primaire mais finalement j’ai débuté l’athlétisme à l’âge de 12 ans.
Petit clin d’œil à mon ancienne école primaire Ste Isaure dans le 18e, où ils ont dessiné des lignes au sol pour représenter les couloirs d’un stade d’athlétisme dans la cour de récréation.

3. Justement, si tu avais dû choisir un autre sport, ce serait lequel ?

J’aimais beaucoup le tennis, j’aurais bien aimé en faire.

4. Quel est ton premier souvenir de sport ?

Le match Paris / Bruxelles avec le comité de Paris et la ville de Bruxelles.
C’était un des premiers voyage en compétition avec le comité de paris d’athlétisme.
Nous sommes partis pour un week-end, on peut le dire, c’était une compétition internationale et j’étais capitaine. C’est un match qui regroupe les meilleurs benjamins et minimes parisiens face aux meilleurs benjamins et minimes bruxellois. Je n’avais jamais été en Belgique, c’était l’occasion de découvrir une autre capitale européenne moi qui connaissait bien Londres où j’allais tous les ans pour y passer l’été avec mes cousins. Un voyage sans les parents et en plus nous avons gagné !

5. Quels sont tes meilleurs et pires souvenirs liés à ta carrière sportive ?

Mon meilleur souvenir, la 2ème place aux championnats du monde en 2013 à Moscou.

Mon pire souvenir, c’est également la 2ème place aux championnats du monde en 2013 mais cette fois, la disqualification.
Ce qui fut difficile à vivre, c’est la décision arrivée bien après le podium et la remise des médailles. Ce fut très violent à appréhender.
Pour positiver, on garde en mémoire la photo du podium entre les Américaines et les Jamaïcaines.

6. Si tu devais être un/e autre sportif/ve sportif tricolore, qui choisirais-tu et pourquoi ?

Mélina Robert-Michon qui a toujours été hyper disponible et très sympa.
Elle a un superbe parcours sportif, elle y a toujours cru et humainement c’est quelqu’un de vraiment bien que j’apprécie beaucoup.

7. Justement, plus jeune, qui était ton idole, ton exemple ?

J’étais fan de Marion Jones (avant médiatisation des affaires la concernant).
J’aimais aussi beaucoup Marie-José Pérec et Michael Johnson. Quand je les regardais à la télévision, ça semblait tellement facile mais en réalité un 400m ça pique.

8. De quel/le sportif/ve tricolore es-tu le plus proche ? Une anecdote sur lui ?

Myriam Soumaré et Mélina Robert-Michon mais comme on dit, « ça reste dans le vestiaire ».

9. Par équité, peux-tu nous livrer une anecdote personnelle, méconnue du grand public ?

Nous étions en stage avec la ligue d’Ile de France au creps de Boulouris en cadet.
Nous ne logions pas sur le site, nous mangions au CREPS et on regagnait nos chambres le soir.
Certains disaient qu’il y avait des sangliers dans les bois à proximité du site.
Un soir, alors que nous retournions à nos chambres à pied, Ladji (Doucouré), qui faisait partie du stage, s’est mis à courir.
Nous nous sommes tous mis à sprinter sans savoir ce qu’il se passait. Dans la panique, j’ai perdu mes claquettes.
Finalement l’histoire se finit bien, je les ai retrouvées le lendemain matin en remontant au petit déjeuner.

10. Pour finir, que pouvons-nous te souhaiter pour l’avenir ?

Une bonne préparation avec une belle performance à Tokyo et battre mon record personnel.
Mon objectif, ne pas avoir de limite…
Vous pouvez également me souhaiter plein de bonnes choses pour les municipales dans le 18e et pour les projets de la commission des athlètes de haut niveau du CNOSF. J’espère que dans un avenir proche, les sportives seront plus mises en avant et que nous pourrons faire évoluer les mentalités.

Question bonus : Ton équipe de relais 4x100m rêvée ?

Au-delà d’être 4 sur la piste, c’est tout un collectif le relais 4x100m.
La préparation se fait à 10 et Il y a 6 sélectionnées au final.
Je suis en Equipe de France depuis 2007, j’ai eu la chance de côtoyer une richesse sportive incroyable. Plus jeune, j’aurais rêvé de pouvoir côtoyer ces sportives alors n’en garder que 3 c’est impossible.

Quelques dates :
Date de naissance : 15 Mai 1985
2008 : Jeux Olympiques de Pékin – relais 4x100m
2009 : Championne de France du 60M en salle
2009 : Médailles d’Or du relais 4x100m aux Jeux Méditerranéens
2012 : Jeux Olympiques de Londres – relais 4X100m
2013 : Vice-championne du monde dans le relais 4x100m
2013 : Championne des Jeux de la Francophonie
2014 : Vice Championne d’Europe du relais 4x100m