Raidlight / Benoit Laval

ITW Benoit Laval / Raidlight – « Nous apportons une haute importance au Made in France »

Depuis plus de 20 ans, RaidLight développe des produits innovants pour la pratique du trail en loisir comme en compétition en proposant des produits légers, techniques et astucieux. Fondateur de Raidlight et repreneur en avril 2020, Benoit Laval a accepté de répondre à nos questions pour parler d’une marque qui accorde beaucoup d’importance au Made in France !

Pouvez-vous me présenter brièvement la marque Raidlight ?

Raidlight est depuis 1999 la marque française pionnière de l’équipement de Trailrunning, sacs à dos, vêtements, chaussures, bâtons, accessoires. Nous basons notre succès sur l’innovation, avec des produits bien pensés, astucieux, légers, ergonomiques. J’ai créé cette marque et les premiers produits en associant ma formation d’ingénieur textile et ma passion de la course à pied et de la montagne depuis que j’ai eu l’âge de 10 ans. Nous sommes une petite quarantaine de salariés, nous sommes basés à Saint-Pierre-de-Chartreuse au cœur des montagnes à coté de Grenoble, pour être au cœur de notre terrain de jeu, notre siège social comporte des douches, des vestiaires, et est le départ de parcours balisés de Trail, pour que nous puissions pleinement mettre en pratique avec nos clients notre baseline « partageons l’expérience Trail ».

https://www.instagram.com/p/CQ0UJ7rn4eI/

Après avoir vendu la marque à Rossignol, quelles sont les raisons qui vous ont poussé à réacquérir la marque que vous avez fondé ?

Avant de parler du rachat, il faut rappeler que nous étions rentrés en 2016 dans le groupe Skis Rossignol afin de développer Raidlight à une échelle plus grande, via des moyens financiers supérieurs, et en espérant se développer avec le réseau commercial international de Rossignol. Finalement entre 2016 et 2019 Raidlight a perdu son agilité et ne s’est pas plus développé, pour faire un chiffre d’affaires à peine supérieur trois ans plus tard.

Et puis la crise du covid est arrivée, et a touché de plein fouet l’activité du ski et l’activité de Raidlight, en divisant le chiffre d’affaires par deux. Certes beaucoup de gens se sont mis à courir pendant le confinement, mais nous sommes spécialistes de l’équipement technique pour faire le Marathon des Sables, l’UTMB, la Saintélyon, etc… et ces évènements n’ayant pas eu lieu pendant le covid, ces ventes de matériel ne se sont pas faites.

Nous avons fait une proposition de reprise de Raidlight aux actionnaires de Rossignol en avril 2020, et nous sommes rapidement tombés d’accord pour extraire Raidlight du groupe Rossignol et lui redonner son indépendance. Cela a permis de sauver Raidlight qui aurait sinon certainement disparu, et à titre personnel cela m’a permis de renouer avec mes passions de conception de produits astucieux pour le Trail et de diriger un projet de développement à nouveau passionnant.

Êtes-vous satisfait des résultats de l’entreprise depuis le rachat ?

Nous venons de finir la 1 ère année, et nous avons fait un peu plus que ce que nous imagions, malgré une conjoncture qui a été bien plus compliquée que nous le pensions tous l’été dernier. Il y a un an les évènements sportifs reprenaient, et nous n’imagions pas les deuxième et troisième confinement ni encore un an sans courses de Trail.

Nous sommes donc pleinement satisfaits de cette première année où nous avons mis en place les outils et les bases. Mais rien n’a été simple et ça a même été une année assez compliquée. Mais nous savions que ce ne serait pas simple, avec des hauts et des bas, comme un ultra…

Quel place accordez-vous au Made in France dans le développement de Raidlight ? Les produits Made in France rencontrent-ils plus de succès que les produits fabriqués dans d’autres pays ? Envisagez-vous de développer davantage la production Made in France dans le futur ?

Nous apportons une haute importance au Made in France, par envie d’aller au bout de notre savoir-faire, par conviction pour le développement de l’emploi, par défi aussi de démontrer que c’est possible sur une partie de nos productions en France.

Nous avons lancé nos premiers produits MiF en 2009, alors fabriqués en sous-traitance. Nous avons monté notre propre atelier en 2015 qui employait une dizaine de salariés. Dans cette première année de reprise nous avons à nouveau re-créé l’atelier que Rossignol avait fermé, et nous avons aujourd’hui sept salariés pour produire une gamme de sacs à dos, de maillots et de shorts, qui représentent environ 10% de nos ventes. Nous pensons faire grandir encore cet atelier, mais la difficulté première est de recruter des couturier.e.s. Nous aurons certainement doublé ou triplé de taille l’atelier d’ici deux ou trois ans.

Nous faisons cet effort de proposer une panoplie complète de produits Made in France pour faire du Trail. Le ratio de 10% de vente entre ce que nous vendons fabriqué en France et fabriqué ailleurs dépends désormais avant tout de la clientèle, à elle, à vous, de faire évoluer ce ratio en mettant en pratique vos convictions.

Pour conclure, quels sont les objectifs de la marque à court, moyen et long terme ?

L’objectif de Raidlight à court terme, c’est de continuer à naviguer ces prochains mois et trimestres dans les conditions économiques difficiles dues au covid et aux difficultés d’approvisionnement au niveau mondial. Il nous faut vivre modestement le temps que cette tempête se calme.

À moyen terme, nous pensons retrouver nos niveaux de chiffre d’affaires d’avant covid à sept ou huit millions d’euros d’ici trois à quatre ans, alors qu’aujourd’hui nous n’en faisons plus que la moitié du fait de l’absence d’évènements sportifs.

À long terme, la croissance ne sera pas l’objectif majeur une fois que nous aurons retrouvé cette taille qui permette d’être une PME performante, une petite entreprise installée en montagne agréable à travailler et pérenne dans le temps. Nous souhaitons avant tout que Raidlight reste une marque de produits techniques et de référence pour les Traileurs, une marque qui garde son identité d’innovation et d’esprit communautaire proche de ses clients.