Alice Milliat

Qui est Alice Milliat dont la future Arena 2 portera le nom ?

Destinée à accueillir les épreuves de badminton et de taekwondo lors des Jeux olympiques 2024, l’Arena 2 portera le nom d’Alice Milliat, championne d’aviron au XIXème siècle et grande figure de l’histoire du sport féminin. Portrait !

Cofondatrice et présidente de la Fédération des Sociétés Féminines Sportives de France (FSFSF) à partir de 1919, Alice Milliat est reconnue comme l’une des plus grandes militantes du combat pour la reconnaissance du sport féminin au niveau international. Le 24 juillet 2020, le conseil de Paris a voté à l’unanimité que la future Arena 2, située dans le nord de la capitale, deviendra la première enceinte olympique à porter le nom d’une sportive ! L’enceinte de 8 000 places, dont la livraison est prévue pour 2023, devra accueillir lors des Jeux de 2024 les épreuves olympiques et paralympiques de badminton et taekwondo.

La future Arena 2, porte de la Chapelle à Paris. Crédit photo : DR

Une sportive polyvalente 

Avant de s’engager pleinement dans la lutte pour la reconnaissance du sport féminin, Alice Milliat s’est essayée à de nombreuses disciplines sportives lors de ses années passées en Angleterre (football, hockey, natation) avant de se fixer sur l’aviron avec brio. À l’occasion de la course d’aviron du brevet Audax, la native de Nantes devient la première femme à réaliser la distance de 80km en ramant dans une embarcation légère et dans un temps imposé.

Institutrice, elle mettra rapidement de côté son emploi pour se consacrer au combat de sa vie, la reconnaissance du sport féminin. 

Grande militante pour la reconnaissance du sport féminin

Méconnue du grand public, Alice Milliat a fait du sport féminin le combat de sa vie. Elle est à l’origine de la participation des femmes aux Jeux olympiques, alors que la compétition moderne imaginée par le baron Pierre de Coubertin excluait la gent féminine. Depuis les Jeux de 1900, où les femmes font leur apparition, essentiellement dans deux disciplines (golf et tennis), la reconnaissance du sport féminin a été progressive durant tout le 20e siècle. Elle résulte des changements de la société, mais aussi de l’action de femmes qui ont lutté pour changer les mentalités dont Alice Milliat fait pleinement partie.

Face au refus catégorique du CIO concernant la participation des femmes aux Jeux Olympiques, elle décide d’organiser des compétitions féminines, nationales d’abord (championnat de France de football, athlétisme, basket-ball ou hockey) puis internationales.

En , l’ancienne présidente du club féminin Fémina Sport organise le meeting d’éducation physique féminin international à Monte-Carlo, où se rencontrent des représentantes de 5 pays : France, Grande-Bretagne, Italie, Norvège et Suède. Devant le succès rencontré, elle décide de créer la Fédération sportive féminine internationale (FSFI), le 

Une fédération qui participera à l’organisation de Jeux mondiaux féminins en alternance avec les Jeux olympiques. Les premiers se tiennent à Paris en 1922, deux ans avant les Jeux Olympiques officiels. L’événement mobilise 20 000 personnes venues assister à ces jeux où se rencontrent des athlètes de 5 pays dans 11 compétitions sportives. L’Association internationale des fédérations d’athlétisme (IAAF) décide face à ce succès, de créer une commission chargée de la mise en place de compétitions athlétiques féminines aux niveaux national et olympique en collaboration avec la FSFI

Alice Milliat est ainsi à l’origine des premiers Jeux Olympiques féminins, à une époque ou les épreuves sportives au féminin sont jugées « inintéressantes, inesthétiques et incorrectes » par le Comité international olympique (CIO) de Pierre de Coubertin.

En 1926, la Suède accueille la seconde édition, dont le succès est si important que le CIO autorise enfin les femmes à participer à des épreuves officielles lors des Jeux Olympiques de 1928 à Amsterdam. Alice Milliat devient à cette occasion la première femme juge lors des épreuves d’athlétisme des hommes.

Alice Milliat, membre du jury des épreuves d’athlétismes aux Jeux Olympiques d’Amsterdam en 1928. Crédit photo : fondationalicemilliat.com

La fondation Alice Milliat

Créée le 29 mars 2016 à l’INSEP lors du lancement du « 11 Tricolore, la France au rendez-vous », soutenu par le Président François Hollande, la Fondation Alice Milliat est la première fondation européenne en faveur du sport féminin. Abritée par la Fondation du Sport Français, elle est reconnue d’utilité publique.

Elle est née de la volonté de valoriser la médiatisation du sport féminin en France et en Europe qui progresse d’année en année mais qui a encore un long chemin à faire. Fort de ce constat, la Fondation Alice Milliat a été créée en hommage au plus beau symbole du sport féminin.

Récompensée par le programme Erasmus+ Sport, la fondation a financé la première journée européenne du sport féminin le 7 mai 2016, avec le soutien d’un consortium composé de quatre autres associations européennes : l’ISCA (International Sport and Culture Association Danemark), l’UISP (Unione Italiana Sport Per Tutti – Italie), Kenniscentrum Sport (Pays-Bas) et la Fondation du Sporting Club (Portugal).

Si aujourd’hui les femmes peuvent prendre part à toutes les disciplines olympiques, c’est un peu grâce à elle.

Source : wikipedia / fondationalicemilliat.com