Le stade de Colombes (Hauts-de-Seine), rebaptisé Yves-du-Manoir en 1928 après la mort du joueur de rugby, est dédié au sport depuis 1883. Théâtre de nombreux grands évènements sportifs, il a notamment accueilli les Jeux Olympiques 1924, la finale de la Coupe du monde de foot 1938, 40 finales de la Coupe de France de foot et de nombreuses finales du Championnat de France de rugby ainsi que des rencontres internationales des équipes de France de football et de rugby à XV.
Inaugurée en 1883 dans la petite commune de Colombes, l’installation est à l’origine destinée aux courses hippiques. Plus précisément à la Société des courses de Colombes. Suite à la création d’une association avec le quotidien parisien Le Matin, l’hippodrome est alors transformé en stade et accueille des compétitions d’athlétisme, de rugby et de football dès 1907. L’enceinte est alors rebaptisée « Stade du Matin » pour une durée de 13 ans.
En 1920, le Racing club de France, mythique club omnisports parisien, qui évolue régulièrement dans ce stade devient locataire des installations. Le stade change encore de nom et devient le « Stade de Colombes ». Pour une durée de 4 ans… Désigné comme stade olympique principal des Jeux de Paris 1924, l’installation est rebaptisée Stade olympique de Colombes. Reconnu comme le point centrale des JO 1924, le stade héberge les cérémonies d’ouverture et de fermeture ainsi que de nombreuses épreuves (athlétisme, le départ et l’arrivée du cyclisme sur route, l’équitation, le football, la gymnastique, le cross du pentathlon moderne, le rugby ou encore les jeux de l’enfance comme sport de démonstration). Ce n’est pas tout pour le stade dont la capacité est passée à plus de 40 000 places qui abrite également les épreuves d’épée et de sabre, l’épreuve du pentathlon moderne ainsi que le tournoi de tennis.
4 ans après les Jeux, c’est en 1928 que le stade prendra le nom de Stade olympique Yves-du-Manoir suite au tragique décès du grand espoir du XV de France, Yves du Manoir qui perd la vie dans un accident d’avion.
À l’occasion de la Coupe du monde 1938, le stade subit encore des travaux d’agrandissement pour atteindre une capacité de 60 000 places. Stade principal de la compétition, il est choisi pour accueillir la finale opposant l’Italie à la Hongrie. Témoin de la grande majorité des finales de la Coupe de France de foot et du Championnat de France de rugby entre les années 1920 et 1980, l’enceinte obtient son record d’affluence à l’occasion d’un match d’appui de quarts de finale de Coupe d’Europe des clubs champions, entre l’Ajax Amsterdam et le Benfica Lisbonne, le : 63 638 spectateurs payants.
Enceinte totalement vétuste dès les années 1980, les trois quarts des tribunes sont interdites au public au début des années 1990, puis rasées. Seule subsiste alors la tribune principale, dotée de quelque 7 000 sièges ainsi que les virages l’avoisinant. Il faudra attendre 2009 et la remontée du Racing Métro 92 en Top 14 pour faire revivre l’enceinte aux multiples vies. Une nouvelle tribune latérale de 4 900 places est inaugurée à cette occasion le . Le conseil général des Hauts-de-Seine présente en la maquette d’un projet de rénovation. Cependant, la lenteur du projet et l’impossibilité de rénover profondément le site poussent finalement le Racing Métro 92 à s’implanter à la Défense dans sa future U Arena, salle modulable et polyvalente capable d’accueillir 32 000 spectateurs en mode rugby. Le stade se retrouve de nouveau sans club résident…
Alors que Paris organisera de nouveau les Jeux, 100 après ceux de 1924, le CIO n’a pas oublié le mythique Stade olympique Yves-du-Manoir dans sa candidature. Dans le cadre de l’organisation des Jeux olympiques d’été de 2024, le stade est retenu en vue d’accueillir les épreuves de hockey sur gazon. Un clin d’oeil historique à l’enceinte dont des travaux de modernisation évalués à 67 millions d’euros sont prévus. Par ailleurs, un travail est en cours pour développer un projet de siège et de centre d’entraînement de haut niveau de la Fédération française de hockey.
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